Allergies saisonnières et naturopathie.

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Ça y est le printemps est là ! Si pour certains l’arrivée de cette saison est synonyme du retour du soleil, des arbres en fleurs, l’odeur de l’herbe coupée… pour d’autres les ennuis commencent avec ce nez qui coule, ces yeux qui pleurent et ces éternuements à répétition!! Votre rhume des foins reprend de plus belle et toujours plus tôt que les années précédentes…

Touchant plus de 25% de la population, ce véritable fléau s’étend du mois de février jusqu’au début de l’automne, avec un pic aux alentours de mi-avril. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime à 400 millions les personnes sujettes aux allergies. Le constat actuel de plus en plus de personnes sont concernées par ce sujet comparativement au passé récent.

Mais qu’est ce qu’une allergie saisonnière?

Les allergies, rhinite allergique ou aussi rhume des foins sont des maladies chroniques inflammatoires de la muqueuse de nez, des sinus et des yeux.

Pour que l’allergie se déclenche, deux conditions sont nécessaires :

– une prédisposition génétique chez l’individu : l’organisme doit être sensible à une substance appelée allergène,

– cette substance doit être présente dans l’environnement de la personne.

Être allergique, c’est présenter une hypersensibilité du système immunitaire face à un allergène (ou plusieurs, selon les cas). Plus sensible à certains éléments de notre environnement, notre organisme lance une réaction excessive envers une substance étrangère au corps nommée allergène, dont la nature varie d’une personne à l’autre.

Mis en présence de l’allergène, le système immunitaire libère de l’histamine et d’autres substances chimiques qui vont provoquer des désagréments. Ces médiateurs chimiques posant de gros problèmes lorsqu’ils sont sécrétés de façon permanente et importante. Ils participent donc activement un état inflammatoire systémique chronique.

L’intensité de la réaction est intimement corrélée au niveau de production d’histamine. Plus celui-ci est élevé, plus les signes cliniques sont sévères.

Ces allergènes peuvent être :

  • inhalés, allergènes aériens (acariens, pollens, poussières…),
  • ingérés, allergènes alimentaires (noix, fruits à coques, gluten…),
  • injectés ou dits de contact, allergènes chimiques (cosmétiques, médicaments, latex, nickel, cellophane…),

Les plus fréquentes : le pollen, la poussière, las acariens, les squames et phanères des animaux…. En France, les pollens les plus allergisants sont le noisetier, le frêne, le bouleau, les graminées et l’armoise.

Notez qu’il peut y avoir aussi des allergies croisées avec certains aliments :

  • bouleau > pommes, cerises, pêches, abricots, noisettes,
  • armoise > céleri, aneth, carottes,
  • graminées > tomates, pomme de terre, farine de blé,

Il serait donc préférable d’éviter ces aliments si vous êtes allergiques à ces pollens-là.

Ces allergies saisonnières se caractérisent par les mêmes manifestations :

des éternuements à répétition, le « nez qui coule », des chatouillements dans le nez, des larmoiements, une irritation des yeux, démangeaisons, tous les signes précédents pouvant être associés à des signes d’inconfort digestif : gaz, ballonnement, diarrhée, constipation, alternance des deux…et s’accompagnent très souvent également d’une fatigue saisonnière inexpliquée.

La rhinite allergique peut-être persistante (4 jours par semaine pendant 4 semaines) ou intermittente, légère ou sévère (symptômes invalidants accompagnés d’une gêne lors des activités journalières, professionnelles ou scolaires ainsi que d’une perturbation du sommeil).

Les causes de ces allergies saisonnières.

En naturopathie, nous sommes toujours à la recherche de la cause des désagréments rencontrés . Plusieurs facteurs peuvent être pris en compte dans l’explication de ce phénomène.

1- Les facteurs environnementaux et liés au mode de vie : les diverses pollution de l’air, de l’eau et de l’alimentation (perturbateurs endocriniens, adjuvants alimentaires, métaux lourds, pesticides et autres…). Toutes ces molécules sont des agresseurs potentiels pour le système immunitaire. qui lutte et produit une inflammation permanente. D’où le nombre prédominant de personnes allergiques dans les milieux urbains pollués où le mode de vie des individus sont souvent déréglés et source de stress importantes.

2- Le facteur héréditaire : constitue un facteur causal assez important. D’une personne qui, par sa génétique est davantage sensible aux allergies, on dit qu’elle possède un « terrain atopique » c’est à dire qu’elle réagit exagérément au contact d’allergènes normalement banals et inoffensifs. Le caractère génétique des allergies joue un rôle important dans l’apparition des rhinites allergiques. Si l’un des parents est atopique, le risque d’atopie pour l’enfant passe de 5-15% à 20-40%. Si les deux parents sont atopiques, le risque d’atopie explose pour l’enfant, atteignant les 60-80%.

Du coté de la flore intestinale, des études récentes viennent mettre en avant la théorie des 1000 jours. Cette hypothèse valide le rôle majeur du microbiote dans la constitution de la santé d’un individu. 1000 jours, ce sont les 3 mois avant la conception, les neufs mois de grossesse in utero jusqu’au deux ans de l’enfant. C’est pendant cette période que la flore intestinale est en quelques sorte définie pour la vie future et qu’elle va structurer la santé de l’individu.

Il est donc indispensable de travailler sur la flore intestinale lors d’une prise en charge d’allergie saisonnières.

3- Le rôle du foie et la perméabilité intestinale : La lecture naturopathique de l’allergie saisonnière englobe donc le microbiote associé à une perméabilité intestinale. Plus l’intestin est poreux, plus le terrain est propice au développement des réactions immunitaires, des aliments passent au travers de cette partie entretenant alors une inflammation digestive permanente. Tout phénomène de perméabilité intestinale entraine une surcharge du foie. Ce dernier récupère de nombreuses toxines. Les allergiques sont souvent des personnes dont le foie a besoin d’un peu de drainage.

En parallèle, il ne faut pas oublier de travailler sur la gestion du stress et le sommeil. Selon une étude américaine, le stress et l’anxiété peuvent générer des réactions allergiques plus importantes et plus longues(1) . De plus, il existe un lien très fort entre l’intestin et le cerveau. Le stress, les émotions négatives ou le manque de sommeil, peuvent entraîner de graves modifications du microbiote intestinal.

4- L’approche psycho-émotionnelle des phénomènes allergiques : En quoi la part émotionnelle va être déterminante dans le mécanisme de déclenchement des allergies?

Les complications possibles.

L’asthme bronchique : la rhinite allergique est un facteur de risque de développer de l’asthme

La conjonctivite allergique : yeux irrités et larmoyants, rougeurs et autres symptômes oculaires sont alors la quotidien très handicapant de nombreuses personnes à la saison des pollens.

La toux chronique : La rhinite allergique et la sinusite sont une cause fréquente de toux chronique aussi bien chez les enfants que chez les adultes.

L’otite moyenne : maladie inflammatoire

Bref, vous l’aurez compris, la rhinite allergique n’est pas une affection à prendre à la légère. Ces conséquences tant pour l’individu que pour la société sont importantes et justifient largement la recherche de solutions allopathiques comme naturelles qui seront développées dans un 2ème volet à venir dédié aux solutions naturelles.

Références :
1. Kiecolt-Glaser J, Glaser R, Marshall G, et al. Stress, anxiety can make allergy attacks even more miserable and last longer. 2008.